Mirabella del Madrid de Stéphane Richard

Suis-je atteint de sagesse? Vous savez, la sagesse de l’homme qui vieil­lit un peu, qui n’a plus le goût d’aller veiller trop sou­vent, qui préfère pass­er une soirée a regarder un film avec sa blonde que d’aller faire 56 trucs cool en ville. Ça frappe sans aver­tir, et le pire c’est que ça ne me dérange pas… Ouch!

Un autre effet non nég­lige­able de cette sagesse : je porte main­tenant une atten­tion par­ti­c­ulière aux textes des chan­sons que j’é­coute. J’ap­pré­cie la finesse de l’écri­t­ure, la rela­tion émo­tion-humour dans une chan­son, la sur­prise de la con­clu­sion et la beauté des mots choi­sis. Je ne m’ar­rête plus à la musique. J’aime main­tenant écouter des chan­sons qui offrent un bel équili­bre entre l’in­térêt musi­cal et la qual­ité des textes.

Mirabel­la del Madrid
J’ai fait une belle décou­verte qui cadre par­faite­ment dans cet état d’e­sprit : Stéphane Richard et son pre­mier album “Mirabel­la del Madrid”, lancé en 2006.

Demi-final­iste au Fes­ti­val de la chan­son de Gran­by (2001) et final­iste aux Fran­cou­vertes (2002 et 2005), l’auteur-compositeur et inter­prète Stéphane Richard lance un pre­mier album inti­t­ulé « Mirabel­la del Madrid » qu’il a co-réal­isé avec Claude Simard. Plusieurs col­lab­o­ra­teurs de renom ont par­ticipé à la créa­tion des onze titres où se mélan­gent les sonorités urbaines, élec­tro et rock. On retrou­ve notam­ment Alain Quiri­on (ex-Zébu­lon), Rod Shear­er (Bran Van 3000) et Claude Cham­pagne (Daniel Bélanger, Jean Leloup, Marc Déry, Jorane). — Source : Orange Music

Ce qui frappe en écoutant l’al­bum, c’est le tra­vail minu­tieux exé­cuté sur cha­cune des chan­sons. Les textes sont tou­jours bien écrits et évo­ca­teurs tan­tôt d’é­mo­tions du quo­ti­di­en, tan­tôt du mal de vivre de l’homme. J’aime beau­coup la manière dont les sujets sont traités. C’est lucide, intro­spec­tif et vrai, mais jamais lourd.

Les sonorités ratis­sent large ; un mélange d’élec­tro (boucles, effets sonores lo-fi, tex­tures ana­logues) et d’a­cous­tique (gui­tares, basse, bat­terie, piano) qui appor­tent un son par­ti­c­uli­er à cette musique qui rap­pelle celle de Peter Gabriel. Les arrange­ments sont com­plex­es et très intéres­sants. Ça reste “pop” (dans le bon sens du terme) mais c’est poussé et fig­nolé pour garder l’in­térêt de l’é­coute répétée.

Coups de coeur
Cer­taines pièces se lais­seront aimer dès la pre­mière écoute. D’autres atten­dront votre retour pour se dévoil­er à vous.

Je voulais vous pro­pos­er une liste de mes pièces coups de coeur tirées de l’al­bum, mais comme il y en a 8 que j’adore, et que l’al­bum en con­tient au total 11… et que finale­ment les 3 qui restent je les aime bien aus­si, je vais plutôt m’ab­stenir et vous laiss­er savour­er l’ensem­ble de l’oeu­vre sans influ­ence extérieure.