Jour 6 : Cap-de-Rabast

Samedi le 23 juillet

Trajet parcouru lors de la 6e journée, de la Pointe Sud-Ouest à la Pointe-Ouest.

Le matin, il pleut abondamment sur ma tente lorsque je me réveille, mais le temps de me préparer, de sortir de ma tente et la pluie cesse. Une brume opaque enveloppe les environs. Je vais au cimetière parce que l'ambiance brumeuse des lieux se prête bien à de nouvelles photos de cet endroit.

On déjeune. On ramasse. Les tentes sont mouillées mais comme on s'en retourne à Port-Menier, Danièle propose de tout mettre ça dans une poche au lieu de les plier convenablement. Ensuite, on fait un dernier tour de la baie. Je réussis une belle photo d'un cerf avec le phare en arrière-plan, adouci par la brume.

Direction Cap-de-Rabast

Départ de la pointe Sud-Ouest vers midi. On prend un chemin différent, qui au lieu de longer la rivière du Brick, se dirige plutôt vers la rivière Jupiter. On dîne au camp Jupiter-la-Mer : salade de manioc, craquelins et pâté de cerf. Il y a une belle baie avec une pointe au loin et on voit la rivière Jupiter qui se jette dans la mer. Je relaxe dans une chaise Adirondack en me faisant sécher les pieds. Mes souliers sont mouillés depuis maintenant plus de 3 jours. Ce n’était pas une bonne idée de ne m’apporter qu’une seule paire de chaussures.

La baie de Jupiter-la-Mer avec la rivière Jupiter qui se jette dans la mer.

On regagne la Transanticostienne à 15 h 10. Il ne me reste qu’un seul phare à voir : celui de la Pointe-Nord, aussi appelé Cap-de-Rabast. En direction de Port-Menier, on arrive à l'embranchement de Pointe-Nord à 15 h 51. On roule sur le petit chemin pendant 25 minutes pour arriver à la station de phare.

Le phare de Cap-de-Rabast a été construit en même temps que ceux de Pointe-Carleton et Cap-de-la-Table. Par contre, comme il est au niveau de la mer et qu’il devait être vu à la même distance que les autres qui sont sur un cap, il est plus haut que les tours hexagonales habituelles. Les maisons de la station ont été bien conservées et sont entretenus par la pourvoirie du Lac Geneviève, qui les loue à la semaine pour des chasseurs. Juste avant d’arriver au phare, nous rencontrons deux employés de la pourvoirie qui sont en train de niveler la route pour le confort des futurs clients.

Je fais deux fois le tour du site pour prendre en photo différents angles. J’ai essayé de monter dans la tour du phare mais, malheureusement, la clé que j'ai ne fonctionne pas. Dommage.

Il y a un cerf couché juste à côté de la porte. Il ne s'inquiète pas de ma présence. Les cerfs sont nourris par les humains à cet endroit, comme au village. Juste avant de partir, j'ai la chance de photographier un faon qui est en train de s'allaiter à sa maman cerf.

Ça fait du bien de voir une station de phare bien entretenue et complète.

Départ à 17 h 20. J'ai réalisé mon projet! Les 7 phares d’Anticosti sont photographiés.

Retour au village

En arrivant à Port-Menier, Danièle me prête son Dodge Caravan pour que je puisse me déplacer de façon autonome pour les jours qui restent. Je vais dormir les deux prochaines nuits à l'auberge de Pointe-Ouest. Elle me donne des restants de repas du camping pour le dîner de demain. Elle m'explique aussi quoi faire en cas de crevaison.

Je salue Françoise qui prend le bateau demain et on se quitte en promettant de se donner des nouvelles. Arrêt à la Coop pour m'acheter de quoi souper. Je ne me sens pas inspiré puisque l'auberge n'a pas de four à micro-ondes et que je n'ai pas envie de me cuisiner quelque chose de compliqué. J'y vais pour la simplicité absolue : j'ai déjà du pain alors je vais me faire un sandwich au beurre de peanuts. J'achète aussi des chips, du fromage saumuré, des puddings et une bouteille de vin blanc pour fêter l'aboutissement de mon projet.

Feu d'alignement de Baie-Ellis

La lumière est belle alors je fais un arrêt au phare de Baie Ellis. Le soleil et le ciel bleu sont beaucoup plus intéressants que le ciel gris de ma première visite. En cherchant quelques angles intéressants, j'aperçois un cerf qui me surveille. Je m'approche un peu et le prends en photo devant le phare. Lui, nerveux, frotte sa patte d'en arrière sur le sol, comme s'il voulait me montrer sa domination. Il ne s'en va pas. Je me demande à ce moment si un cerf peut être dangereux et attaquer. Jusqu'à maintenant, ceux que j'ai rencontrés se sauvent ou sont amicaux. Je continue quand même à faire quelques photos de lui et il finit par partir.

Le déplacement vers l'auberge de la Pointe-Ouest prend environ 20 minutes. C’est la première fois que je conduis sur les routes d'Anticosti. Le soleil baisse tranquillement dans le ciel. La lumière est belle et j'aime voir la route qui défile. J'aperçois une dizaine de cerf pendant mon trajet. J'arrive à destination et ne prends pas le temps de rentrer mes bagages. Inlassable, je fais une bonne heure de photo de la station de phare, jusqu'à ce que le soleil soit couché. La mer est très calme et j'obtiens de beaux reflets. Ça valait l’effort.

Je rentre à l'auberge. Un jeune couple est déjà là et s'est installé sur la table de la salle à manger. Je ne me sens pas très sociable et je suis fatigué des derniers jours alors je garde la conversation au strict minimum. Je mange, défais un peu mes bagages et prends une douche. Je ne me coucherai pas tard ce soir.

Fin du jour 6 : Aucune crevaison. Aucun chevreuil frappé sur la route.